Bossu | Texte (extraits)

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Extraits

Extrait du 1er mouvement

Disparue est venue à fontaine remplir une cruche. De temps en temps, elle porte de l'eau à sa bouche, avec ses mains, en attendant que sa cruche se remplisse. Me semble que je l'ai jamais vue là, avant, elle. Mais sa face me dit quelque chose. Toujours est-il que là, elle était là, devant moi, tout de suite ! Wow ! C'est vraiment une très belle femme. Pis c'est pas mal difficile de pas être aspiré par elle, surtout quand c'est la première fois de ta vie que ça se passe aussi intense que ça ! Wow ! Elle était,… elle était,… elle était vraiment wow !

Toujours est-il qu'on s'est regardés. Au début, pas en même temps, mais au fil des fois qu'on se voyait, ça arrivait que nos yeux se rencontraient; plus ça allait, plus nos yeux devenaient curieux, confiants, souriants. C’était rendu que je la saluais, elle me saluait ! Tout allait bien. Je m'approchais d'elle, tranquillement, doucement, comme un gros nuage blanc innocent. J'étais de plus en plus proche… Jusqu'au jour où j'ai vu les reflets du soleil se coucher à travers le duvet de son visage. Ô, le paysage… la douceur, la bonté, la générosité, pis tout ce que tu veux, elle l’avait.

Extrait du 5e mouvement

La première fois qu’on s’est embrassés, Disparue et moi, dans notre dernière relation, je veux dire dans cette vie-ci, la première fois, on s'était donnés tout un moyen baiser… Hi, bonne mère... C'est un bout de vie où ce qu'on dirait que tous les désirs amoureux, que tu portes depuis toutes les fois où ce que t'es né, ont l'air d'être comblés pour de bon. Dans ce temps-là, tu te dis que ça valait la peine d'attendre, quand même que ça fait des centaines d'années que t'attends.

C'est sur le trottoir d'un grand boulevard, la nuit, il neigeait, il tombait des gros flocons gros de même. On marche, on marche, on marche. En marchant, j'y dis que j'aimerais ça passer la nuit avec elle. Disparue s’arrête de marcher quelques secondes. On reprend la marche. On s'arrête encore. Là, elle me regarde dans les yeux. Ô, qu'elle a l'air bien. Il y avait un silence, un immense silence d'amour picoté par les flocons qui arrêtaient pas de floconner sur nos nez, sur nos cils, sur nos sourires. Là, elle me dit : « Pourquoi pas. » Pis nos souffles, pis nos lèvres, pis nos langues se mettent ensemble. Ah, ça c'est du baiser, Votre Honneur... Quand ça t'arrive une affaire de même, tu te dis : « Ça y est : ça se peut pas que ce soit pas pour la vie ! »