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Bossu | Les sens sans dessus-dessous

Kathia St-Jean
Journal de Rosemont Petite-Patrie, 13 janvier 2005

La Maison de la culture Rosemont — La Petite-Patrie amorce l’année avec la présentation de la pièce de théâtre Bossu le 15 janvier prochain à la salle Jean-Eudes. Loin du théâtre cliquant et cérébral, le Groupe des 33 propose avec cette tragico-comédie une œuvre accessible à tous qui ne vous laissera pas indifférent.

À travers le Bossu, l’auteur et unique comédien de la pièce, Jean Régnier, raconte l’histoire de Henri Rondeau, un bossu marginal en recherche d’amour et de liberté. Accusé d’avoir assassiné Disparue, la femme dont il a été profondément amoureux, Henri se revoit en compagnie des trois femmes qui ont marqué sa vie amoureuse, décrit-on en substance le synopsis.

Fidèles au mandat de la troupe de développer un langage artistique populaire, les créateurs du spectacle ont tout mis en œuvre pour obliger les spectateurs à écouter ce spectacle non pas avec leur tête, mais avec leur cœur. «Il y a une dynamique spéciale qui permet aux spectateurs d’interpréter l’histoire. Ainsi, on ne sait pas exactement si le personnage rêve, s’il parle de sa cellule ou s’il s’adresse à la cour. Il y a plusieurs indices qui laissent croire qu’il a tué Disparue, mais est-il vraiment meurtrier? Nous avons voulu laisser une très grande place à l’imagination», explique Jean Régnier.

Cette intention se traduit par plusieurs éléments, dont la mise en scène dépouillée de Clément Cazelais. Malgré un décor assez simple, le metteur en scène a misé sur le concepteur lumière Stéphane Jolicoeur et le compositeur et musicien Rainer Weins pour créer une atmosphère. De l’aveu du président du Groupe des 33, Christian Yaccarini, la musique s’associe à l’éclairage pour créer des effets qui servent très bien le texte.

L’ambiance était aussi une préoccupation du comédien Jean Régnier qui dit s’être inspiré du travail de Pol Pelletier pour incarner le personnage du bossu. «J’accorde beaucoup d’importance au physique, explique le comédien. Dépendant de la position physique que l’on prend, il est possible de créer des liens avec le public. Dans le Bossu, j’ai tenté de créer une ambiance déstabilisante qui fait que le spectateur est toujours au bout de sa chaise à se demander ce qui va se passer.»

 

Le Groupe des 33

Après avoir reçu une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec pour l’écriture de Bossu, Jean Régnier fonde en 2001 Le Groupe des 33. Sa pièce deviendra la première production de cette nouvelle compagnie de théâtre de Rosemont. Le Bossu a déjà été joué 32 fois en mai 2002 à l’Espace Geordie à Montréal.

La 33e représentation aura lieu le samedi 15 janvier à 20 h à la salle Jean-Eudes située au 3535, boul. Rosemont (près de St-Michel). Le spectacle est gratuit, mais il est important de se procurer des laissez-passer préalablement à la Maison de la culture Rosemont — Petite-Patrie située au 6707, avenue de Lorimier, à l’angle de la rue St-Zotique. Informations : 872-1730 ou 524-3837.